La cupping therapy, ou thérapie par ventouses, est de plus en plus visible sur les réseaux et souvent proposée par certains thérapeutes. On lui prête de nombreux effets : soulagement des douleurs, récupération musculaire, stimulation de la circulation… Mais qu’en est-il vraiment ? Les études scientifiques permettent d’apporter un éclairage plus nuancé.
Qu’est-ce que la cupping therapy ?
La cupping therapy, ou thérapie par ventouses, est une pratique très ancienne issue des médecines traditionnelles (Chine, Égypte, Grèce). Elle consiste à appliquer des ventouses en verre, bambou ou plastique sur la peau, en créant une aspiration. Cela provoque une pression négative qui attire la peau et les tissus en surface dans la ventouse.
On distingue principalement deux techniques :
- Ventouse sèche : aspiration sans effraction cutanée, laissant souvent des marques circulaires rouges ou violacées.
- Ventouse humide : la peau est incisée légèrement avant la pose de la ventouse, ce qui provoque un saignement local.
La législation en tant qu’ostéopathe
Voici ce que la loi dit :
« Les praticiens justifiant d’un titre d’ostéopathe sont autorisés à pratiquer des manipulations ayant pour seul but de prévenir ou de remédier à des troubles fonctionnels du corps humain[…]Ces manipulations sont musculo-squelettiques et myo-fasciales, exclusivement manuelles et externes.[…]Pour la prise en charge de ces troubles fonctionnels, l’ostéopathe effectue des actes de manipulations et mobilisations non instrumentales, directes et indirectes, non forcées, dans le respect des recommandations de bonnes pratiques établies par la Haute Autorité de santé. »
Cela signifie que l’ostéopathe n’est autorisé qu’à utiliser des techniques manuelles, externes, musculo-squelettiques et myo-fasciales. Or, la cupping therapy (ventouses sèches ou humides) :
- dans le cas des ventouses humides, constitue un acte invasif;
- n’est pas une technique manuelle (elle nécessite un instrument);
- n’entre pas dans le champ des manipulations décrites dans le décret.
Quels effets sont attendus ?
- améliorer la circulation sanguine
- effet antalgique
- effet anti-inflammatoire
- aider à la récupération musculaire
- stimuler le système immunitaire
Quels sont les risques ?
- ecchymoses, hématomes
- risque d’infection, cicatrices
- aggraver l’eczéma ou le psoriasis
- peut propager des maladies transmissibles par le sang si manque d’hygiène
- brûlures, démangeaisons
Ce que dit la science
Les recherches scientifiques montrent que :
- les études disponibles sont de faible qualité méthodologique;
- les résultats sont hétérogènes et variables;
- beaucoup de travaux présentent des biais importants;
- ce n’est pas plus efficace que du placebo.
Les données disponibles ne permettent donc pas de valider ces effets de manière fiable.
Que retenir ?
- La cupping therapy est une pratique ancienne et populaire, mais son efficacité réelle reste incertaine scientifiquement.
- Cette thérapie comporte des risques.
- En tant qu’ostéopathe on ne peut pas pratiquer cette thérapie.
Références :
– Cramer H, Klose P, Teut M, Rotter G, Ortiz M, Anheyer D, et al. Cupping for patients with chronic pain: a systematic review and meta-analysis. J Pain. 2020;21(1):1–14.
– Bridgett R, Klose P, Duffield R, Mydock S, Lauche R. Effects of cupping therapy in amateur and professional athletes: systematic review of randomized controlled trials. J Altern Complement Med. 2017;23(10):1–12.
– Wang L, Cai Z, Li X, Zhu A. Efficacy of cupping therapy on pain outcomes: an evidence-mapping study. Front Neurol. 2023;14:1266712.
– Mohamed AA, Zhang X, Jan YK. Evidence-based and adverse-effects analyses of cupping therapy in musculoskeletal and sports rehabilitation: a systematic and evidence-based review. J Back Musculoskelet Rehabil. 2023;36(1):3–19.
– Lee MS, Kim JI, Ernst E. Is cupping an effective treatment? An overview of systematic reviews. J Acupunct Meridian Stud. 2011;4(1):1–4.
– Wang Y, Dong S, Li B, Han M, Cao H. Update evidence of effectiveness on pain relieving of cupping therapy: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. J Tradit Chin Med. 2025;45(1):1–12.
– Rozenfeld E, Kalichman L. New is the well-forgotten old: The use of dry cupping in musculoskeletal medicine. J Bodyw Mov Ther. 2016;20(1):173–178.
– Moura CC, Chaves ÉCL, Cardoso ACLR, Nogueira DA, Corrêa HP, Chianca TCM. Cupping therapy and chronic back pain: systematic review and meta-analysis. Rev Lat Am Enfermagem. 2018;26:e3094.
– Avis – CNO n° 2021-01, avis du conseil national de l’ordre du 18 mars 2021 relatif à la pratique des ventouses




